Je ne sais! Il fut un matin, il fut un soir
Le grand vent soudain s’est envolé
Pour déposer sur mes yeux affolés
L’image, la belle image de leur espoir
Quel regard ! Vos yeux m’ont foudroyé
Eclair de l’instant prolongeant son émoi
Sur mon esprit gambadant sous votre moi
Pour divaguer heureux dans votre beauté
Votre coeur se coucha sur mon sentiment
Pour réchauffer docile mon désir avide
Je l’ai serré adroitement sur le vide
De ma pensée scrutant un ravissement
J’ai volé sur vos jumelles lèvres
Toute la chaleur de vos braises
Sans malaise j’en fus fort aise
Et votre amour se mit à ma fenêtre
Et la nuit nous parla de l’amour friand
Qui se repaît des délices du bonheur
Caresses légères, baisers des ardeurs
Qui chantent rage de vos émois turbulents
Et vos mains que dire! Nacre poli et repoli
Doux, si doux fut ce toucher main à main
Qu’elles ne purent se quitter au jeune matin
O beau langage! Que tous ces échanges ravis
Vos mots gentils surent trouver le silence
Pour apprendre à mon cœur l’amour solide
Celui qui se dit, celui qui s’échange bon guide
Pour faire briller l’âme de votre confiance
Me voilà devenu grand prêtre de ma passion
Je prie mon affection de te protéger fidèle
Dans ma dévotion pour ta beauté qui gèle
Tous mes autres désirs, autre que ton adoration
Prodigue bonheur laisse nous aller courir
Sur tes grandes plaines des joies amoureuses
Que la source des ruisseaux devienne radieuse
Mer berçant ses amants, nonobstant d’y périr.
☼ƑƇ