Connaissez-vous vraiment mon lit
C’est mon ami et il rie simplement
Car il sait ce que je lui dis tendrement
Doucement chaque soir, chaque midi
Le soir regard intéressé il m’attend
Il n’a pas pourtant instinct d’heure
Pour m’accueillir, desserrant ma peur
Au fond d’un drap, là me caressant
Me sent-il à peine habillé de fatigue
Qu’il me tend enjoué sa parure feutrée
Il se laisse fouler par ma générosité
Enveloppe mon repos dans son pratique
Il est le confident de mes nuits de rêves
Écoute mes prières au dieu converti
Celui que je rejette de ma vie impie
Et son silence apaise mes folies brèves
Au lever du matin il grince fébrile
De me voir prêt d’oublier le risque
Ne pas lui laisser le temps cosmique
D’une pause méritée mais trop futile
Avant de le quitter maladif je le rosse
Modeste massage de sa grappe
Quand ses doux ressorts clappent
Et geignent meurtris quand il se désosse
J’aurai bien des regrets au demain futur
Quand usé proprement par les ans défunts
Une dernière fois du gentil de ma main
Je ne lui chanterai plus mon refrain.si pur
On se quittera alors trop meurtri
Lui partira mourir à la déchetterie servile
Moi j’attendrai là sage cet instant futile
Où j’irai le rejoindre au tas de nos atomes réunis
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