Ce soir le silence inquiet pense pour elle
Car son cœur ombrageux est sur un ailleurs
Loin des frontières oubliées du meilleur
Où le calme berce toujours sage votre naturel
Jamais économe elle ne comptait son labeur
A la chaîne contraignante de tous les efforts
Sereine rien ne la troublait même pas la mort
Ses nouveaux jours elle les vivait dans le bonheur
Trente ans de bons et loyaux services
D’une jeunesse laissée aux bonnes tâches
De ses maîtres pour un cruel sacrifice lâche
Car le jour était venu d’être hautain maléfice
A son besogneux repas ils avaient bouffé
Patrons, actionnaires sans réelle quémande
De tous les bons plats du fric sans manque
Aux profits des sueurs de son front vigoureux
Elle ne savait pas qu’un repas trop froid
La belle gente ne s’en ferait pas un théâtre
Ils s’en voudraient chaud un plus opiniâtre
Car son bonheur n’était pas le leur ma foi
Ils la laissèrent là au fond de ses grands pleurs
D’avoir cru inconsciente à leur trop volage tromperie
Travaillez, travaillez votre peine n’est gageure inouïe
Que de nous goinfrer comme maitres sans malheur
Elle s’en vint heureuse un jour de vrai froid
Dans sa placide bonté de toujours tout donner
L’age et le temps ne l’avaient jamais fait s’absenter
Mais elle cru qu’on lui avait soudain, offert désarroi
Là mille personnes attendaient aux portes closes
Que les bruits là percutent dans sa vile anxiété
Ces grilles, ces bâtiments, son poste étaient sa propriété
Où pourrait t’elle se réfugier que son esprit se repose
Ils sont partis loin de chez toi tes voleurs de repas
Avec eux ils ont emportés déjà payé, leur cher caviar
Même une petite sardine ils n’ont voulu laisser en avatar
Il ne reste pour toi à jamais que l’immense saoulerie du tracas
O brave femme! En cette nuit, ne leur donne pas
Ce grand plaisir de ne plus entendre tes violents cris
Ta rage, ta rancoeur extirpe la de ton cœur, n’ai soucis
Dit à tes gouvernants de venir à ton aide en cette nuit là
La délocalisation vole ton passé de travailleuse sérieuse
Ce patrimoine t’appartient plus qu’à ces vicieux voleurs
Qui voudraient dans leur action t’assassiner, ces malfaiteurs
Je t’en pris n’entretient pas leur habilité par trop dévoreuse
Tu dois être dédommagée, victime de leur grande folie
Cette tentative de meurtre sur la personne de ton moral
Ils doivent être condamnés à te rendre ton bonheur normal
Pour que tu retrouves la nuit de tous tes rêves gentils.
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