Mon esprit sortit de sa grande cache
Pour s’asseoir sur un cône vomissant
Une lave d’or qui courait sur le rampant
Des pentes découpées à coup de hache
Il surveillait le ciel qui pleurait le feu
De la douleur des hommes malhabiles
De croire que la bonne nature est servile
En offrant plus que son héritage souffreteux
A la pointe téméraire de sa nouvelle pensée
Naquit l’oiseau fait de plume de feu indolore
Son bec n’eut de honte, indifférent à éclore
Pour ingurgiter tout l’or, coulé au matin de rosée
De sa taille devint gigantesque, monstre d’or
Qui s’envola inconscient vers les plaines arides
Où les hommes labouraient en justes rides
Cette terre ne leur laissant que tristes remords
Regards vers le ciel des plaines du nouveau soleil
Ils pensèrent à la chasse, se débarrasser du brillant
Pour préserver leur peu de culture, don du puissant
Malheur leur en prit, l’oiseau d’or n’eut son pareil
Il déversa sur les plaines tout son ressentiment de feu
Qui brûla tout sur son passage ne laissant que cendre
Il vola, vola, brilla, brilla sur les sagaces âmes tendres
Tous les humbles le regardèrent passer très soucieux
Un pauvre gavroche pensif, solitaire au pied de la mort
Voulait voler vers un autre monde meilleur que le sien
Là des parents pourraient lui donner un petit rien
D’amour pour combler sa pauvreté d’affection, o sort !
L’oiseau d’or le vit et compris son chagrin comme le sien
Il était d’or mais tous les hommes le pourchassaient encor
Ils n’avaient la connaissance de sa valeur, quel grand tord
Et il ne pu jamais venir se déposer comme un riche bien
L’enfant mourrant monta sur le dos de l’oiseau d’or
Ils décidèrent ensemble de rejoindre les abîmes de la terre
Ils resteraient là, cachés du vilain monde de l’amère
Leur riche éden leur édifia une colossale tour d’essor
L’enfant est devenu cet ange gardien de tous les froissés
Ceux que le monde humain maltraitent jusqu’à la mort
Et l’oiseau d’or s’est transformé en fines pépites d’or
Que l’homme s’oblige à veiller pour ne plus en être séparé.
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