Je suis venu danser sur le monde
Mais où était la piste des sons
De jolis sons qui vous font sourire
J’entendais de partout il fait bon
Surprise je ne vis que visages perdus
Dans le malheur des déraisons
Alors je me suis fait une raison
J’apprendrais à danser sur mes pleurs
On m’a offert un bouquet de fleurs
Belle arrivée quand vous n’avez peur
De tendre la main au gens gentils
Je me suis dit le monde est un rire
Mais ils échangèrent des soupirs
J’ai entendu craquer leur terre
Venez, venez nos rires on les enterre
Leur bienvenue avait l’or des voyages
Là sur une ile sauvage des oiseaux sages
Ils chantaient avec le vent sifflant
J’ai avec eux voulu siffler le bonheur
Ils se sont enfuient ils eurent peur
Ma sagesse leur a fait grande frayeur
J’entendis : c’est un ange fou, o malheur
Sur les campagnes j’ai cheminé
Les fleurs, les odeurs, les senteurs
Tout était un charme à ne me vouloir repartir
Mais un bel écureuil m’interpelle, o rêveur !
- Viens dans notre forêt je te montrerai
- Ce qu’ils font de nos beautés hors tes jolis prés
Il me montra l’immonde des immondices
Puanteur, aigreur, sueurs, ô rancœurs
Je suis reparti pourrais-je un jour comprendre
Ce que ce monde vous laisse à prendre
Chercher lui facile le visage le plus pur
Alors soyez sur de ne pas lui tourner le dos
Car vous seriez pris c’est sûr à défaut
Et croire que vous touchez le beau
Quand le plus faux vous prend pour un sot
Au village joli je me suis allé, je surpris
Un humain qui me dit : - Que fais-tu ici
Ce n’est pas ton pays mais reste pardi
On peut avoir besoin pour les moissons, ô souci
Mais tu repartiras quand enfin tout sera fini
N’use pas notre lit, ici ce n’est pas le paradis
Je lui dis merci, mais je suis reparti loin d’ici
On est souvent à la merci de ceux-ci
Qui n’aide qu’à la condition de ne dire merci
Dans la grande métropole guitare à l’épaule
Je voulais donner ma voix aux artistes des mots
J’ai écouté mille promesses comme un dévot
Elles étaient belles, je danserai enfin à la fête
J’ai passé mille années dans leur spiritualité
J’ai veillé chaque matin les messages
Mais jamais mon visage ne pu accompagner ma guitare
On chantait : demain sera beau, sera bon,
Mais je vous le dit ma guitare les mites sont venues
Elle se délabre, ne peut plus jouer, elle dort
J’étais venu sur ce monde pour danser, chanter
En tous ces ans passées là à rêver, je n’ai rien vu
Promesses perdues, discours disparus et tout fut
Je vous le dis je fus, mais je me suis vu perdu
Ma vieillesse m’a perdu, de ce que je n’ai vécu
Et ce monde n’a pas changé, sauf les cités englouties
Et je me sens engloutis, alors demain je serai reparti
Pour ne pas déranger ce monde, non le voir englouti, non !
Je vous entends bonne gens de ce monde ci, il est fou
Si le monde est englouti, à quoi, oui à quoi peut servir
Tout ce dit, car il ne restera plus que le néant
Et alors dit-nous, toi qui écris pourquoi cette poésie
Encore une folie d’un fou qui se cherche un alibi
L’écrivain vous dit, regardez votre monde est-il gentil
Quand une crise enterre vos rêves avec mépris
Que la fête est finie, quand bonheur prend linceul la nuit
Et offre à vos yeux vertueux le noir d’une vie de maudit
☼₣€